2012

LE TELEGRAMME -  Peinture:      JANVIER 2012

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La folle année de Paul Bloas

Débordé. Happé par des projets venus de près comme de loin, le plasticien brestois Paul Bloas va faire feu de tout bois en cette année 2012, gardant au passage une éternelle flèche contre le centre d'art Passerelle, qu'il raille toujours avec autant de vigueur.

Dans son atelier de la rue de la République, Paul Bloas ne sait plus à quel saint se vouer. Alors, il décline chronologiquement son agenda démesuré pour faire le point sur une année 2012 où le peintre sera à la fois voyageur immobile de sa ville mais aussi globe-trotter pictural à Madagascar au moment des fêtes. L'histoire de cette folle année commencera vers la fin février, lors de l'ouverture d'une nouvelle galerie située rive droite, près de la pile du pont de Recouvrance. «Up'art m'a demandé d'exposer et de devenir le parrain de l'endroit», explique Paul Bloas, qui a accepté l'idée et exposera certaines nouveautés à Brest, ce qu'il n'avait pas fait depuis neuf ans

Ensuite, direction la fac de lettres où il collera sur le paquebot Segalen ses fameuses silhouettes pour célébrer les 25 ans du programme Erasmus. Les esquisses se dessinent déjà dans l'atelier, tout comme celles des portraits d'écrivains que Paul Bloas exécute pour le compte de Dialogues. «La mairie n'a pas voulu de mon projet pour la ligne du tram, Charles Kermarec si», plaisante l'artiste à qui revient la charge de rhabiller la façade de la librairie donnant sur la rue de Siam. Selon les premiers plans, le changement devrait être assez radical, avec ces portraits d'auteurs made in Bloas rétroéclairés sur de larges bandeaux clairs. Arrivera après le temps des fêtes nautiques, où les pinceaux et bombes de Paul Bloas prendront la route de Douarnenez. Il profitera de ce moment pour conclure la fête sur une barge avec son ami Serge Teyssot-Gay, avec qui il continuera à multiplier les performances tout au long de l'année, parfois en présence du danseur Bernardo Montet.

Sur la rue de Siam

Reste que le point d'orgue à la boulimie de l'un des deux seuls peintres finistériens vivants à être honoré dans le magnifique ouvrage «Peintres en Bretagne», de Denise Delouche, sera le retour à Madagascar, prévu entre novembre et décembre. «Je vais partir deux mois à Tana pour travailler sur les gamins de rue», explique Paul Bloas, qui poussera le voyage jusqu'au sud de l'île, dans la brousse, vers la tribu des Antandroy. «J'ai beaucoup à apprendre de ces éleveurs qui érigent des sculptures funéraires monumentales», s'efface le peintre. Il en a nettement moins à retirer du centre d'art Passerelle, à qui l'artiste a déclaré une guerre ouverte. «La programmation est déjà très critiquable en se focalisant sur l'Allemagne et la Russie et en ignorant tout le reste de l'Europe de l'art contemporain, mais que dire de la communication?...», peste celui qui n'en revient pas que les subventions soient renouvelées année après année au centre. «C'est tout simplement lamentable. Au musée Guggenheim, la didactique est remarquable. Là, quand vous entrez, on vous refile une photocopie avec des pignolades "beaux-artiennes". C'est honteux», s'emballe celui qui ne désespère pas voir un jour àBrest «une alternative intelligente» à la

 

Passerelle de Saint-Martin. (article de presse: LE TELEGRAMME

Mada plus que Passerelle