1986

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Vidéo, Peinture, BD: "Paul, Emile et Victor sont dans un bateau"

Pieds et poings liés dans un port d'attache (OUEST-FRANCE 1986)

moral à la Kro... C'est le dessinateur Brestois Paul Bloas qui leur a donné vie. Ils les appellent Paul, Emile et Victor, et sont "tous les trois sur la même galère. Parti de nulle-part pour faire toujours demi-tour vers la case départ, en attendant que la marée les pousse jusqu'à là-bas". Là-bas, c'est New York. Un scénario sur des frangins de la canette du bout du bout de la zone, co-imaginé par un dessinateur de BD du Havre, Hervé BARU, lui aussi complètement mouillé dans cette ordinaire histoire de gugusses qui ont pieds et poings liés dans la solitude d'un port d'attache... Leurs errances finiront en boulettes de papier dans la boue du port de commerce, après quelques pluies. Mais elles ne seront pas perdues pour tout le monde. La vidéo "Paul, Emile, Victor, sont dans un bateau"sera présentée au festival de BD. Elle a été réalisée par le compère de Paul: J-Alain Kerdraon. Frangins en chair et en os de ces marins paumés, Paul Bloas raconte toute l'histoire. En mai dernier, les organisateurs du festival de BD lançent l'idée d'une collaboration entre les deux artistes. Baru d'un côté, Paul de l'autre. Ils se serrent la main quelques semaines plus tard au Havre. Baru est de là-bas Les deux ont la même vision. "On nage dans le même univers, la zone, le port, la ville", explique Paul, qui a monté le scénario à partir des héros des BD de Baru et peint ses marins à la dérive, en une quinzaine de tableaux. J-Alain Kerdraon filmait, lui, le résultat final.

 

Vidéo “Bertheaume, sweet home...”

 

Paul avait collé de grands guerriers sur le fort de Bertheaume, l'hivers dernier. Son compagnon J-Alain Kerdraon, était derrière la caméra. La complicité des deux est une parfaite réussite. La cassette est visionnée sur demande au Chrystal Pub Vidéo (article Ouest-France Brest 1986)

 

"Des personnages vrais"

 

Le courant était passé vite entre les deux complices. Les deux ports qui tombent un peu en friche ne sont qu'à un jet de canettes l'un de l'autre. Ces deux là étaient faits pour de rencontrer sur les murs. "Ce sont des personnages vrais, comme ils s'en rencontre sur certains quais. Qui disent qu'ils vont se barrer, et refont le monde autour d'un verre, remettent le scénario en marche tous les soirs, pour ne jamais partir nulle-part"- explique Paul Bloas en foulant le sol jonché d'ordures sur le terrain vague face à la rue de Madagascar. Deux tableaux sont planqués derrière un entrepôt en ruine. Sur le mur, Virginie, la seule femme de la bande, a les yeux enfouis dans ses mains. Au petit matin blafard, et Paul poursuit sa route, montrant le bar plus loin, où les marins sédentaires s'accoudent au zinc et confient leurs vélléités de voyage à la patronne.

Paul, Emile et Victor, rue de Madagascar au port de commerce - Photo Ouest-France 1986

 

Brest, Berlin, Brest

 

Paul a sans doute un faible pour les villes reconstruites. Il doit intervenir sur les murs oubliés de Berlin, pour le 750˜ anniversaire de la ville. Retour à Brest ensuite, où il n'a pas abandonné son projet de planter sept statues de cinq mètres de haut dans la zone portuaire. L'une d'entre elles est déjà réalisée et attend la suite des opérations dans un entrepôt, mais les démarches administratives sont longues.

 

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es personnages de papiers qui rasent des pans de murs inutiles et lézardés, quelque part du côté de la rue de Madagascar, au port, attendent d'hypothétiques partances en se réchauffant le

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